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Conseiller.ère d’orientation : Le secteur organisationnel

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Six secteurs de pratique

Petite anecdote : saviez-vous que le 20 mai est la journée mondiale des abeilles ? Eh bien ! Quoi de mieux que ce phénomène de la nature qui expose si bien une organisation structurée, de travailleurs, au cœur de son fonctionnement ? Dans cette série d’Orientation et Pratiques, au pluriel, nous traversons vers le secteur organisationnel. Autre fait, le 20 mai marque également la journée internationale de l’organisation, instaurée par la Fédération internationale des Associations des Professionnels de l’Organisation (IFPOA) « pour célébrer le travail des professionnels de l’organisation et de la productivité à travers le monde » (FFPO, 2017).

Pour cet article, je me suis assise avec Jean-Philip Morisset, édimestre, M.A. Sciences de l’orientation et Maxime Dumais, M.A., c.o.o., ACC. Pour le premier invité, conseiller d’orientation de formation, Jean-Philip détient une riche expérience en tant que conseiller en développement des compétences. Malgré sa nouvelle promotion en tant qu’édimestre à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), il demeure tout aussi passionné de sa formation et de sa profession initiales. Pour sa part, Maxime est un entrepreneur né ; conseiller d’orientation organisationnel, coach professionnel certifié et PDG d’Équinoxe Coaching Inc. (né de Création Carrière), il se spécialise dans la réadaptation, de même qu’il a une assise dans la pratique privée.

À eux deux, ils m’auront permis de démystifier une bonne partie de ce secteur si peu connu, très vaste et pourtant tant convoité. Leur capacité de vulgarisation et leur expertise sont sans précédent.

« Les c.o. sont obligatoires dans ce secteur, dans le sens où, on apporte le côté humain ».

Maxime Dumais, c.o.o, PDG & ACC

L’orientation versus l’organisationnel 

Définissons d’abord le secteur organisationnel, afin d’en saisir le but. « C’est plus difficile de faire les liens entre les compétences du c.o. et le secteur organisationnel », dit Jean-Philip. En fait, dans l’organisationnel, « il n’y a pas qu’un seul porteur de dossier » et qui plus est, l’intervention se fait non pas auprès de l’individu, mais plutôt de l’organisation. Ainsi, l’orientation classique peut se référer à l’accompagnement de l’individu dans ses objectifs professionnels/scolaires et personnels. Alors que l’orientation organisationnelle vise davantage une « équipe de travail (employés et/ou gestionnaires), dans un contexte de transformation d’entreprise, d’organisation ou de développement (amélioration) », spécifie Maxime.

Maxime a également permis de comparer le coaching à l’orientation. « Comme dans le sport, [l’entité qui n’est pas en mesure d’atteindre seule ses objectifs va chercher un coach], pour une intervention tournée vers les solutions ». Dans un travail organisationnel, c’est « d’accompagner les équipes à vivre une transition certaine » et ainsi, à développer les stratégies nécessaires pour faciliter cette transition ou cette adaptation organisationnelle. Alors que dans l’orientation traditionnelle, les thèmes abordés toucheront davantage « la vulnérabilité (crise, souffrance, etc.) », l’identité, la dynamique interne (fonctionnement psychologique), etc.

« On travaille quand même avec les individus et auprès des individus ».

Jean-Philip Morisset, M.A., édimestre

L’organisation : structure et mécanique

Ayant travaillé comme conseiller en développement des compétences à la SAAQ, Jean-Philip nous rappelle que son travail ne visait pas un employé à la fois, mais bien plusieurs employés en tant que groupe, équipe, département ou encore organisation. Les rencontres individuelles étant rares, elles demeurent très ponctuelles. Ses suivis se faisaient davantage auprès des gestionnaires, à raison d’une fois par mois pour effectuer le bilan de l’évolution des équipes, de l’évaluation des besoins et du cheminement des changements intégrés. « Il n’y a pas vraiment de fin à la démarche, c’est un accompagnement continu ».

Au niveau de la constitution des équipes de travail, comme Jean-Philip le mentionnait plus tôt, le conseiller n’est pas le seul porteur du dossier. Un dossier global (soit une intervention auprès d’un groupe ou d’un département), qui porte sur le processus de l’organisation, peut passer entre les mains de sa propre équipe de conseillers, mais il y a aussi les développeurs, les leaders (cadres), ou encore toutes personnes impliquées au niveau du maintien et de la mise à jour des systèmes de la Société. Un ajout très intéressant que Jean-Philip nous exprime est celui des différents titres que peut porter un conseiller au sein de son organisation, pour ne nommer que ceux-là. Il peut s’agir de Conseiller en développement des compétences (ou en formation), Conseiller en amélioration continue, Conseiller en gestion du changement ou encore Conseiller en gestion de banques de connaissances. Vous trouverez en hyperlien les descriptions de tâches exposées dans diverses offres d’emploi, à titre d’exemples. Ainsi, pour les futurs conseillers d’orientation ou même ceux déjà actifs, il vous est exposé ici différentes appellations de la profession qui démontrent la diversité des compétences et des intérêts dans le secteur organisationnel.

Pour sa part, Maxime peut être amené à accompagner une équipe pendant plusieurs mois, voire de six mois à un an. Le processus va comme suit : réception de la demande et pré-évaluation, analyse, compréhension des besoins, création d’un plan de match et évaluation. Rappelons que Maxime gère sa propre entreprise, offrant des services d’accompagnement aux entreprises, ainsi, pour lui, il apparaît authentique d’accompagner d’autres gestionnaires, en meilleure connaissance des causes de la réalité organisationnelle.

En bref, « il y a beaucoup moins d’intervention en contexte organisationnel. [Il n’y a] pas d’intervention psychosociale. Mais le rôle-CONSEIL demeure quand même. On intervient sur des problèmes organisationnels et non sur des problèmes sociaux ». C’est ce que répond Maxime pour clarifier la nature des interventions en contexte organisationnel.

« On fait le pont entre l’organisation et l’individu. […] Le bénéfice d’avoir un c.o. est que les gens aiment se sentir écoutés ».

Jean-Philip Morisset, M.A., édimestre

Toujours attaché à sa profession !

Nous avons pu observer jusque-là que le secteur organisationnel est caractérisé par ses propres paramètres. Toutefois, l’orientation ne demeure pas très loin dans la structure formelle de cette constitution. Il est touchant de constater que les deux conseillers de formation, l’un coach et l’autre édimestre, partagent la même vision sur le rôle clé d’un conseiller d’orientation dans le secteur organisationnel.

Ainsi, nous comprenons que malgré un objectif visant le groupe, les c.o. placent l’individu et sa nature humaine au premier plan. Il est certain que les capacités d’analyse, de déduction et de résolution de problèmes priment tout autant dans un processus organisationnel.

J’ai eu l’opportunité de rencontrer deux professionnels aux multiples talents et aux bagages riches d’expériences variées et solides. Il n’en demeure pas moins que de les voir parler de leurs racines en orientation démontre leur attache. Jean-Philip précise qu’il n’est plus c.o. au moment où nous nous rencontrons, mais ajoute : « j’ai encore le métier de c.o. tatoué sur le cœur ». Maxime mentionne ceci : « C’est parce que je suis un intervenant dans l’âme que j’arrive à être un coach unique et que j’arrive à utiliser mes habiletés relationnelles ».

Le c.o. a « une analyse beaucoup plus fine de ce qui se joue individuellement dans l’interaction de l’individu avec le groupe. On considère l’humain avant tout ».

Maxime Dumais, c.o.o, PDG & ACC

Une suite de succès pour eux

À l’ère d’un changement d’image et d’orientation pour son entreprise, Maxime se consacrera prochainement au développement de son projet professionnel. Il vise notamment l’agrandissement de ses projets, incluant le Centre Équinoxe Coaching Inc. Restez à l’affût des changements à venir à partir du 3 juin prochain.

Quant à Jean-Philip, grâce à son employeur, la SAAQ, il a eu la chance d’y travailler en tant que conseiller en développement des compétences et aujourd’hui, comme édimestre. Sa carrière lui aura permis d’explorer l’univers des technologies de l’information, et ainsi, de mettre de l’avant les compétences et les aptitudes qu’il détient depuis longtemps, voire de façon innée. Il se consacrera donc à l’affinement de ses connaissances en informatique, tout en demeurant connecté à l’univers de l’orientation.

Tous deux sont d’accord pour dire que l’orientation doit continuer de se déployer. D’ailleurs, ils ne manquent pas d’occasion, que ce soit professionnellement ou personnellement, de faire rayonner la magnifique profession de conseiller d’orientation.

« Le c.o. apporte la vision par processus. Nous avons cette capacité de voir la démarche globale et nous avons le réflexe de faire le suivi de nos dossiers »

Jean-Philip Morisset, M.A., édimestre

Remerciements

Je tiens à remercier mon ancien collègue, Jean-Philip Morisset, qui avait été un des premiers c.o. rencontrés au début de ma carrière. Je tiens également à remercier Maxime Dumais, c.o.o, un camarade croisé en contexte de formation et s’impliquant grandement dans sa communauté professionnelle.

Merci à mes trois collègues c.o. ayant contribué à la grille de questions.

Merci également à ma collègue Coralie Jourdan, adjointe administrative, qui s’implique dans notre « organisation » et qui démontre la pertinence du travail d’équipe, de structure et de déploiement organisationnel.

Christie S. Mulimbi, conseillère d'orientation à l'APE

Sources :

Fédération francophone des professionnels de l’organisation (FFPO)
https://saaq.gouv.qc.ca/