Sauter au contenu

Conseiller.ère d'orientation : le secteur scolaire

Sur votre X

Six secteurs de pratique

Comme présenté dans l’article Orientation et Pratiques, au pluriel, l’orientation scolaire et professionnelle est un domaine vaste. Dans la cadre des Journées de la persévérance scolaire, cet article mettra à l’honneur le secteur scolaire. En effet, le rôle du conseiller d’orientation (c.o.) demeure primordial dans le parcours scolaire des personnes en formation : persévérer dans les études passe aussi par un choix professionnel validé et qui nous allume!

J’ai eu le plaisir de rencontrer Sophie Trépanier et Isabelle Giguère, toutes deux conseillères d’orientation dans le secteur scolaire. Sophie exerce son rôle dans une école privée de la Région Chaudière-Appalaches, en Beauce, depuis un an. Quant à Isabelle, conseillère d’orientation SARCA depuis 2023, elle œuvre dans le secteur aux adultes, dans un centre de formation de la région de la Capitale-Nationale.

Je suis très heureuse d’avoir pu réunir deux professionnelles passionnées, impliquées et proactives dans leur milieu, qui auront permis d’explorer cette première thématique, à l’aide de deux cheminements phares du secteur en question.

« C’est un mythe de penser que c’est juste de la paperasse qu’un c.o. scolaire peut faire! »

La particularité du secteur scolaire en orientation

Le secteur scolaire se définit comme une trajectoire de la pratique de l’orientation scolaire et professionnelle où le ou la c.o. accompagne des élèves ou des étudiants (collégiaux ou universitaires) dans leur cheminement scolaire (matières, programmes de formation, stages, etc.) et leur choix professionnel (métier ou profession). Dans cet article, nous couvriront principalement les sous-secteurs Jeunes (17 ans et moins) et Adultes (18 ans et plus) de l’ordre d’enseignement du secondaire.

Les écoles secondaires (privées et publiques) sont souvent dotées d’un.e conseiller.ère d’orientation qui agit à titre de référence ou de guide auprès des jeunes, dans le but de les informer sur la diversité de programmes ou de métiers, en les outillant à l’aide d’une documentation pertinente et à jour. « Mon but n’est pas de leur trouver une carrière », dit Sophie. Être guide c’est plutôt d’informer, de faire réfléchir, puis d’accompagner l’élève à faire le choix le plus judicieux et le plus significatif pour lui. L’adaptation est de mise, car son choix peut changer et évoluer dans le temps. « C’est un mythe de penser que c’est juste de la paperasse qu’un c.o. scolaire peut faire! », rappelle Isabelle.

Quant au Services d’accueil, de référence, de conseil et d’accompagnement (SARCA), sa particularité réside au niveau de la clientèle desservie : soit les adultes, dans le besoin de retourner en formation. Le SARCA est constitué de c.o., dans son personnel, qui ont pour rôle d’accueillir, d’explorer les acquis, d’informer, d’orienter professionnellement et d’accompagner le client. Son acronyme le résume si bien! Voici une référence partagée par Isabelle, afin de mieux saisir l’ampleur et de mieux comprendre la pertinence du SARCA : https://www.carrefourfga.ca/SARCA-DEAFP/bibliotheque-accueil/

D’un point de vue technique 

Au SARCA, les portes sont ouvertes à tout individu adulte, souhaitant effectuer un retour aux études, que ce soit pour compléter sa formation générale ou pour entamer un programme de formation professionnelle. C’est donc un service déployé pour aider les personnes externes à l’établissement scolaire, c’est-à-dire ne fréquentant pas l’école, afin de répondre à leur besoin d’orientation professionnelle et scolaire. Isabelle mentionne avoir l’opportunité d’agir à titre de c.o. « pivot », mais aussi complémentaire à d’autres ressources. Son expertise repose sur l’orientation, l’information scolaire et professionnelle, l’administration scolaire (exemple : lecture de bulletin ou évaluation du dossier scolaire) et l’accompagnement. Toutefois, elle n’hésiterait pas à faire appel à ses collègues ou à ses collaborateurs, pour poursuivre l’accompagnement de l’individu, selon des besoins plus particuliers.

Quant à Sophie, elle rencontre principalement les élèves du 2e cycle – ceux du 3e, 4e et 5e secondaire – dont le processus fait obligatoirement partie du cheminement. Bien que la démarche varie en intensité ou en fréquence, d’un élève à l’autre et selon ses besoins, le processus d’orientation dure, en moyenne, trois à quatre rencontres. Tout au long de l’année ou lors de périodes bien précises, comme à la rentrée ou au mois de février (avant la date butoir du 1er mars), en vue des inscriptions aux formations scolaires (DEP ou DEC), la ou le c.o. effectuera les suivis nécessaires avec les élèves.

Ces rencontres, d’une trentaine de minutes à une heure, permettent d’aborder plusieurs sujets : la connaissance de soi (besoins, valeurs, intérêts, etc.); les matières à sélectionner - vous vous souvenez des fameuses matières enrichies dont il faut faire le choix pour le 5e secondaire?; le profil académique ou le dossier scolaire; les clarifications sur les options de cégep; l’amorce de la réflexion sur les préalables et la Cote R. Et ce n’est qu’une partie des tâches qu’un.e c.o. en milieu scolaire peut être amené.e à exécuter. Ainsi, c’est la variété qui motive le plus nos deux c.o. et solidifie leur position dans le secteur scolaire.

« [i]l faut aimer les jeunes et il faut être capable de s’adapter à leur niveau [de connaissance de soi] »

Pour l’amour de la profession!

Selon Sophie, pour travailler dans le secteur scolaire, « [i]l faut aimer les jeunes et il faut être capable de s’adapter à leur niveau [de connaissance de soi] », car ce qui lui plaît le plus dans son travail c’est la clientèle, la relation d’aide et les aider à faire le déclic dans leur choix de carrière ou de matières scolaires. L’animation des classes (enseignement et animation de groupe) est aussi un très grand intérêt chez elle. C’est une compétence spécifique très importante dans ce domaine et un atout dans le secteur scolaire.

« C’était un signe! Peut-être que j’étais faite pour aller là-bas, [à mon milieu de stage, au scolaire] ». Dès sa formation, elle aurait déjà confirmé son intérêt pour ce secteur. La sagesse professionnelle d’Isabelle a été soulignée par ses propos, lorsqu’elle a nommé les qualités incontournables dont il faut faire preuve, surtout dans son contexte de travail : débrouillardise, autonomie, aiguiller ses stratégies de recherche d’informations et surtout, être critique face aux informations et aux renseignements collectés. Pour elle, le professionnalisme passe par la vérification, la confirmation et l’appui des collègues, toujours dans le but de mieux accompagner ses clients.

Malgré les défis, surtout budgétaires, qu’elles peuvent rencontrer, elles usent de leur créativité et de leur proactivité, pour pallier les enjeux et offrir aux élèves les activités les plus enrichissantes. Aussi, c’est un défi que de faire face à la réalité du terrain versus celle qu’elles pouvaient s’imaginer étant elles-mêmes sur les bancs de l’école. « Quand on finit l’école, on se rend moins compte que l’orientation peut être autant malléable et versatile, et encore moins aux adultes ». Ainsi, continuer sa formation, son apprentissage et développer de nouvelles compétences sont de mise.

Même l’orientation est l’affaire de tous

Lors de mon échange avec Sophie, j’ai retenu une phrase inspirante, qu’elle-même avait préservée de son expérience passée en stage : « Il faut que tu te rendes indispensable! » Cette c.o. fait rayonner sa profession en démontrant sa présence dans son milieu de travail. Elle s’implique dans divers projets comme les kiosques-infos du midi, la création d’une infolettre sur l’orientation ou encore le maintien d’une collaboration étroite avec le personnel enseignant. Toutes ces actions ont pour but d’aider les élèves à explorer des professions, à les informer et à offrir à tous les acteurs du secteur scolaire une meilleure connaissance du monde de l’orientation.

Quant à Isabelle, elle mentionne qu’elle saisit chaque opportunité pour faire connaître son contexte de travail. Notre rencontre en est un bon exemple, car elle a voulu mettre de l’avant le SARCA. « C’est un peu comme l’effet papillon que de parler de mes services à une personne qui, à son tour, en parlera à une autre et ainsi de suite. »

Remerciements :

Je tiens à remercier Isabelle Giguère, c.o. SARCA et Sophie Trépanier, c.o. scolaire, pour leur précieux temps en entrevue et pour la richesse de leur partage. Je tiens à remercier mes collègues, Annie Perreault, Delphine Gagnon-Chrétien et France Morin, dans l’inspiration de la grille de questions.

Clin d’œil au Chantier Réussite Éducative (initiative de Portneuf Ensemble) : La réussite éducative est l’affaire de tous!

Restez à l’affût pour la prochaine parution!

Christie S. Mulimbi, conseillère d'orientation à l'APE