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L’histoire de Marie : une quête d’orientation (1/3)

Histoires à succès

Comment peut bien se passer un processus d’orientation ?

Bien que chaque processus d’orientation soit unique et spécial pour chaque personne, j’ai pensé qu’il pourrait être intéressant de raconter l’histoire d’une bonne amie avec qui j’ai fait mes études en orientation. Elle avait consulté une conseillère d’orientation afin de lui permettre d’amorcer un nouveau chapitre de sa vie. Marie* a accepté volontiers que je raconte son histoire. Bonne lecture !

Afin de vous mettre un peu dans le contexte, elle avait réussi son secondaire sans trop connaître la direction qu’elle voulait donner à sa vie. Elle s’était inscrite dans un programme en sciences pures, car cela lui « ouvrirait toutes les portes », avait-elle entendu à quelques reprises durant ses études secondaires. Mais, elle m’a confié qu’elle avait vraiment besoin de savoir ce qu’elle voulait faire dans la vie. Presqu’à tous les midis, lorsqu’elle avait amorcé ses études au cégep, elle allait dans le local d’orientation et lisait sur les professions afin de tenter de se trouver désespérément un but professionnel.

« Qui a trouvé un but dans la vie, a trouvé un trésor »

Robert Louis Stevenson

Malheureusement, elle n’arrivait pas à trouver son trésor… ce qui a fait en sorte qu’elle a alors commencé à abandonner des cours et à en réussir certains de justesse. La raison : elle ne comprenait pas pourquoi elle étudiait et elle n’aimait peut-être pas vraiment ses cours. Bref, elle avait très peu de motivation dans ses études.

Heureusement, son père a compris ce qui se passait chez sa fille et lui a suggéré d’aller voir le conseiller d’orientation qui l’avait lui-même conseillé lorsqu’il avait à peu près son âge. Elle accepta. Il y a donc eu une rencontre d’une demi-journée avec le conseiller d’orientation. Elle a alors appris qu’elle serait une personne ayant beaucoup de capacités, selon le test d’intelligence complété, qu’elle pourrait donc aller dans la voie qui lui plairait et qu’elle y réussirait sans doute, selon le conseiller. Ils ont ensuite regardé certains domaines d’intérêt de mon amie, qui étaient ceux-ci : psychologie, médecine, physiothérapie et biologie… Et à la fin de la rencontre, il lui a serré la main en lui disant qu’elle saurait elle-même faire son choix.

À la suite de cette rencontre, elle avait davantage confiance en elle-même et a finalement opté pour la psychologie. Elle avait enfin trouvé un but ! Le pépin est que ce but ne l’emballait pas tant que cela…mais c’était mieux que rien, pensait-elle.

Toutefois, le fait qu’elle était plus ou moins motivée et peu convaincue de son choix a fait en sorte qu’elle n’a malheureusement pas pu atteindre le niveau de la maîtrise à l’Université, car ses notes n’étaient pas assez élevées. Elle n’a donc pas pu devenir psychologue, comme prévu. Marie me racontait qu’elle se souvient bien du document qu’elle avait reçu du Registraire de l’Université où il était écrit que ses résultats n’étaient « pas assez compétitifs ». Rien pour aider sa confiance en elle.

Je ne pouvais pas imaginer qu’il y aurait encore une telle compétition une fois rendue à ce niveau ! 

Elle m’a confessé qu’elle a ressenti une profonde frustration à la suite de cette expérience d’échec. Elle avait l’impression d’avoir été trompée par le système scolaire, ou d’avoir peut-être été mal informée en cours de route : « je ne pouvais pas imaginer qu’il y aurait encore une telle compétition une fois rendue à ce niveau ! » Elle se disait, aussi : « le directeur du département où elle étudiait n’aurait-il pas pu prendre quelques minutes de son temps pour venir nous expliquer amicalement les règles du jeu lors de notre entrée scolaire ? » Elle ne pouvait imaginer qu’ils allaient fermer la porte de cette profession à près de 80 % de son groupe ! Et elle ne savait pas non plus que son Baccalauréat n’aurait pratiquement aucune valeur sur le marché du travail, tant qu’elle n’aurait pas réussi la maîtrise ! » me disait-elle. (NDLR : il y a quelques années, la maîtrise était suffisante pour devenir psychologue).

Marie était en colère. Elle m’a aussi raconté qu’elle avait entendu dire qu’une autre étudiante avait vécu quelque chose de semblable et s’était enlevé la vie. Elle m’a alors fait part qu’elle comprenait le geste désespéré de cette étudiante.  

Dans la prochaine partie, nous raconterons la suite de la vie de Marie, ainsi que sa rencontre avec sa nouvelle conseillère d’orientation.

Christian Lessard, Conseiller d'orientation

*Marie est, ici, un nom fictif