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Un « emploi d’été », la première expérience de travail

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Qu’est-ce qu’un « emploi d’été »?

Cela fait habituellement référence à l’emploi qu’occupe un étudiant durant la période des vacances scolaires, soit la plupart du temps entre mai et septembre. Pour la plupart des gens, « l’emploi d’été » s’avère avoir été leur contact initial avec le marché du travail, leur exigeant, de réaliser pour la toute première fois de leur vie, une recherche d’emploi. Pour d’autres, leurs premières expériences de travail se sont avérées être de garder les enfants de l’entourage, de travailler sur la ferme ou au sein de l’entreprise familiale. Multiples sont les types d’emploi possibles comme « emploi d’été ». Ils peuvent être liés ou non aux études professionnelles, techniques ou universitaires suivies.

D’ailleurs, voici quelques « emplois d’été » qu’ont occupés certains des membres du personnel de l’APE : cueilleuse de fraises, palefrenière, monitrice 24/7 dans un camp de vacances, commis-vendeuse dans une boutique de bijoux/accessoires et produits de beauté, commis-vendeur dans une jardinerie, vendeuse de macarons pour un festival, trésorière et cheffe de groupe d’une Coopérative jeunesse de services (appelée maintenant Coop d’initiation à l’entrepreneuriat collectif), employée d’une cafétéria et employée d’une chaîne de restaurant rapide.

L'emploi d'été permet d'acquérir une meilleure connaissance de soi, de ses forces et qualités.

Qu’est-ce que ça apporte?

Les « emplois d’été », premières expériences de travail, permettent entre autres, d’acquérir une meilleure connaissance de soi. En fait, occuper tel emploi ou tel autre emploi dit « d’été », s’avère être une occasion en or pour se faire une idée de ce qui nous plaît et déplaît. À titre d’exemple, une des conseillères d’orientation de l’APE m’a confié que d’avoir travaillé dans une cafétéria étant jeune, a contribué à développer sa passion pour la cuisine. D’autres de mes collègues m’ont partagé que leurs premiers emplois leur ont permis de découvrir qu’ils appréciaient être en contact avec autrui dans le but de les aider.

Quand on dit que « l’emploi d’été » est une chance pour acquérir une meilleure connaissance de soi, on dit que c’est également une occasion pour découvrir quelles sont nos qualités et nos forces. Je découvre que je possède, par exemple, le sens de l’observation, la capacité à me débrouiller, le sens des responsabilités, des priorités et de l’efficacité, la capacité de négocier, la capacité de m’adapter, l’esprit d’équipe et de la ténacité.

Les premiers emplois, comme ceux dits « d’été », permettent aussi, généralement, d’acquérir de bonnes habitudes de travail telles que la ponctualité et l’assiduité et favorisent le développement de l’estime et de la confiance en soi. Par exemple, pour une des employées de l’APE, ayant grandi sur la ferme familiale, cela l’a remplie de fierté que son père lui confie, en jeune âge, la gestion de la santé du troupeau de vaches. Cela impliquait qu’elle examine minutieusement les vaches qui semblaient mal en point et décide, à la suite de l’examen réalisé, si elle devait appeler ou non le vétérinaire. Elle m’a fait part également qu’elle assistait même le vétérinaire lors de chirurgies et qu’il la laissait faire des points de suture. Elle a apprécié que des adultes croient en elle, lui fassent confiance.

Plus particulièrement, pour ceux qui obtiennent un « emploi d’été » lié aux études professionnelles, techniques ou universitaires suivies, cela leur permet de valider leur choix professionnel et d’acquérir de l’expérience professionnelle qu’ils pourront mettre de l’avant, une fois les études terminées, quand ils chercheront à obtenir un emploi correspondant à leur diplomation. Qui plus est, cela peut leur offrir la possibilité de commencer à développer leur réseau de contacts professionnels. En fait, « l’emploi d’été » relié aux études suivies, tout comme les stages en milieu de travail, peuvent favoriser, par la suite, l’ouverture de bien des portes.

Ce sont les premiers pas vers l'indépendance financière.

Oui, bien entendu, il ne faut pas oublier qu’occuper un « emploi d’été » permet aussi d’obtenir un certain revenu. Ce sont les premiers pas vers l’indépendance financière. Ce revenu d’emploi, chez les jeunes, sert, la plupart du temps, à se payer des extras (p. ex : s’acheter un vêtement de marque et des jeux vidéo) et des sorties (p.ex. : aller jouer aux quilles et aller au cinéma). On en met également de côté en vue de certains projets comme l’obtention d’un permis de conduire ou le financement d’un voyage ou des études. Gagner ses premiers sous, dès l’adolescence, se veut d’être, à notre avis, une belle opportunité d’apprentissage sur la gestion des finances, c’est-à-dire apprendre à épargner ainsi qu’à budgéter.

De quoi faut-il tenir compte?

Le 1er juin 2023, soit tout récemment, le projet de loi 19 sur l’encadrement du travail des enfants, a été adopté à l'Assemblée nationale. Cela signifie qu’il est à présent interdit au Québec, qu’un enfant âgé de treize ans et moins soit embauché et travaille, et ce, mis à part pour quelques exceptions : créateur/interprète en production artistique, livreur de journaux, gardien d'enfants,  tuteur/aide aux devoirs, travailleur dans l'entreprise familiale si elle compte moins de dix salariés, aide-animateur dans un camp de jour/organisme social ou communautaire, marqueur dans un organisme sportif à but non lucratif et, s'il a douze ans et plus, travailleur dans une entreprise agricole, qui compte moins de dix salariés, pour prendre soin des animaux, préparer ou entretenir le sol ou récolter des fruits ou des légumes, s'il s'agit de travaux manuels légers. Cette loi statue également, qu’à compter du 1er septembre 2023, que, durant l’année scolaire, les enfants en âge de travailler, ne pourront pas être au travail plus de dix-sept heures par semaine.

Lorsqu’on a l’âge légal de travailler, qu’on peut ainsi occuper un « emploi d’été », il faut également tenir compte qu’il importe, qu’une fois en emploi, il y ait un respect des normes du travail et que notre santé ainsi que notre sécurité y soient assurées. Il serait extrêmement triste qu’une toute première expérience de travail vire au cauchemar parce que nous sommes, par exemple, victimes d’un accident de travail, qui nous laisse avec des séquelles permanentes. Cela peut arriver à tout le monde. D’ailleurs, une de mes collègues de l’APE m’a fait part s’être blessée à une main, en coupant un chou, lors « de son deuxième chiffre » en restauration rapide. Au Québec, nous avons la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qui est là pour assurer l’application des lois du travail. Alors, n’hésitez pas à vous référer à eux si vous vous posez des questions à ce sujet : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr.

Occuper un "emploi d'été" comporte plus d'avantages que d'inconvénients.

Puis, est-ce que je dis oui à « l’emploi d’été »?

En règle générale, occuper un « emploi d’été » comporte plus d’avantages que d’inconvénients. Comme mentionné auparavant, cela permet de se connaître davantage, d’acquérir des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être, de prendre de l’expérience, de se créer des contacts ainsi que d’avoir des revenus. Pour une des conseillères d’orientation de l’APE, cela lui a même permis de voyager. Elle a pu aller, en tant que palefrenière, à New York ainsi qu’à Saratoga. Cela nous crée des souvenirs. Cela nous donne des histoires à raconter lorsqu’on est rendu à un âge plus avancé. Pour une autre de mes collègues, un de ses souvenirs, qu’on peut qualifier de cocasse, c'est qu’elle se réveillait la nuit, accroupie dans son lit, en train d’exécuter les mêmes gestes que faits au travail, soient ceux associés à la cueillette de fraises. D’ailleurs, en passant, je remercie grandement mes collègues de l’APE qui ont bien voulu partager avec moi leurs expériences « d’emploi d’été ».

Si jamais vous êtes à la recherche « d’un emploi d’été », j’espère pour vous que vous allez en trouver un. Si c’est que vous êtes plutôt en train d’en débuter un, je vous souhaite que ce dernier vous apporte mille et une bonnes choses comme à nous, personnel de l’APE. Et, si pour vous s’est passé le temps des « emplois d’été », je vous invite à partager vos expériences à la nouvelle génération.

Annie Perreault, c.o., Conseillère d’orientation à l'APE

Sources:

https://m.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-19-43-1.html

https://www.lapresse.ca/affaires/2023-06-01/travail-des-enfants/les-moins-de-14-ans-ne-pourront-plus-travailler.php

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1984055/travail-enfants-adolescents-quebec-limites-projet-loi