L'histoire de Marie : trouver sa place (3/3)
Histoires à succès
Marie m’a raconté qu’elle avait réussi à dresser la liste demandée. Cependant, elle a avoué à sa conseillère qu’elle ne sentait pas que ces choix l’allumaient vraiment. Sa conseillère lui aurait alors répondu d’un ton enthousiaste et enjoué « c’est intéressant ! Il faudrait alors peut-être changer de technique ! » Elle lui a alors proposé d’écrire, dans un cahier, tout ce qui l’intéresse ou l’a intéressée dans la vie, et qu’elles en parleraient lors de la prochaine rencontre.
On peut faire, ici, l’hypothèse que le but de cette recherche écrite était d’aider Marie à trouver ce qui peut la motiver intrinsèquement. Rappelons que la motivation intrinsèque, contrairement à la motivation extrinsèque, serait considérée comme un moteur puissant pour l’être humain (Ryan et Deci, 2017). De plus, je trouve pertinent de mentionner qu’il est connu qu’il y aurait cinq ingrédients qui favoriseraient le succès d’un processus d’orientation. Et ajoutons que plus il y aurait de ces ingrédients utilisés lors d’un processus, plus les chances de succès augmenteraient (Whiston et James, 2013). En passant, Marie m’a fait part qu’elle aurait bénéficié de quatre de ces cinq ingrédients durant son processus, je vous laisse les découvrir :
- Participer à des rencontres individuelles avec un conseiller;
- Étudier les informations scolaires et professionnelles;
- Entendre une histoire d’une personne ayant fait un processus d’orientation et de constater que cela a fonctionné pour elle (ce serait d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je vous présente l’histoire de Marie ! 😉);
- Obtenir du soutien, voire des encouragements, dans son projet;
- Utiliser l’écriture.
Je soupçonne que la conseillère avait probablement ces informations en tête lorsqu’elle a suggéré cet exercice d’écriture à Marie.
Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends .
Nelson Mandela
C’est en faisant cela que les choses se sont effectivement éclaicies et mises en place pour elle.
En effet, c’est en écrivant sur ce qui lui plaît dans la vie que Marie a pu entrer véritablement à l’intérieur d’elle-même et « écouter sa petite voix intérieure », comme le dit si bien Maslow (1971).
En écoutant Marie lui partager les réflexions qu’elle avait écrites, sa conseillère lui a fait remarquer que ses propos semblaient s’harmoniser à l’une des 10 professions qu’elle avait inscrites sur sa liste. Elle lui a alors dit, avec enthousiasme « oh, mais tu es en train de me parler du travail de conseillère d’orientation ! » Marie est donc retournée chez elle avec cette nouvelle et intéressante hypothèse en tête.
En y réfléchissant bien, elle a alors réalisé que le livre de psychologie pratique qu’elle aime profondément et qu’elle a lu et relu tellement de fois, avait le sceau de l’école d’orientation de l’Université Laval, inscrit sur l’une des pages à l’intérieur. Elle avait vu ce sceau à plusieurs reprises, mais n’y avait jamais accordé d’importance… Jusqu’à ce jour.
Pour elle, c’était l’élucidation de son trésor, rien de moins.
Ce petit événement peut paraître simple à première vue, mais pour Marie, ce fut une prise de conscience importante qui a été l’étincelle dont elle avait besoin. Seule Marie peut vraiment comprendre la signification de cette découverte. Pour elle, c’était l’élucidation de son trésor, rien de moins. Elle a alors cru que cet indice lui permettait de croire qu’elle était sur quelque chose de solide. Elle avait raison.
Sa conseillère lui avait aussi proposé de contacter des professionnels dans les domaines qui l’intéressaient, afin d’obtenir le plus d’informations possibles provenant du terrain et ainsi faire un choix le plus éclairé possible. C’est ce que Marie a fait, mais avec le soutien de son amoureux. Sans lui, elle n’avait pas assez confiance en elle pour contacter des inconnus, m’a-t-elle partagé.
Il y avait deux choix professionnels qui l’intéressaient particulièrement : conseillère d’orientation et un autre en lien avec de l’accompagnement spirituel, je crois. Et lors de la septième rencontre avec sa conseillère, Marie est arrivée en disant « j’ai pris une décision cette semaine, je voudrais devenir conseillère d’orientation ». Elles ont gardé contact durant près de deux ans. Il arrivait que Marie lui envoie un courriel ou qu’elles prennent rendez-vous lorsqu’elle avait une question importante relativement à son cheminement scolaire. Quelques années plus tard, Marie faisait partie de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec. Elle considère que tout est arrivé pour le mieux, et qu’il valait la peine de continuer à chercher sa place.
Elle est maintenant très heureuse.
Christian Lessard, Conseiller d'orientation